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Changement climatique

Changement climatique

Depuis la période 1850-1900, le réchauffement, que cela soit la fréquence, l’intensité, la durée des évènements, est en continuelle croissance.
Le changement climatique devrait se poursuivre et exacerber ces tendances et cela au moins pendant les 10 prochaines années, si et seulement si nous entamons dès aujourd’hui des changements radicaux.

 

Bilan 2022 : 5ème année la plus chaude au monde
2ème année la plus chaude en Europe
été le plus chaud en Europe
La fréquence des évènements extrêmes augmentent de plus en plus de façon exponentielle.
Quel va être l’impact sur l’apiculture et les événements climatiques ?


Toutes ces constatations vont avoir un impact sur :

  • le matériel,
  • les apports nutritifs,
  • nos emplacements,
  • les abeilles,
  • la conduite apicole,
  • les agents pathogènes,
  • notre production,
  • la commercialisation,
  • la pollinisation.

 

Impact du CO2 sur le pollen :

  • l’augmentation du CO2 atmosphérique réduit la concentration en protéines d’une source de pollen floral essentielle pour les abeilles (diminution des protéines de 10 à 15%), l’impact sur leur alimentation et santé est immédiat.

 

Gérer les excès de température : la température optimum est de 25°C à l’extérieur

  • si T° trop basse : thermorégulation + mise en grappe,
  • si T° trop haute : thermorégulation + barbe devant la ruche,
  • coût du refroidissement : demande plus d’énergie aux abeilles de l’ordre de 1,4 x coût du chauffage.

 

Pour les ruches nous devons limiter au mieux les besoins de thermorégulation des abeilles, il faut donc aider l’abeille à réduire les pertes et prises de chaleur.

  • La gestion de la chaleur doit devenir un point d’attention important pour :
  • l’hivernage,
  • mais surtout en été lors d’épisodes de chaleur (au delà de 42°C, l’abeille ne survit plus).

 

➔ type de ruche, dimension,épaisseur, matériaux utilisés (propriétés thermiques, hygrométriques et radiatives), protection (couleurs réfléchissantes).
➔ l’orientation, la proximité d’autres ruches, la nature du sol vont jouer.
➔ éviter une exposition aux rayons du soleil aux heures chaudes de la journée.

 

L’alimentation d’urgence :

  • un nourrissement indispensable pour avoir des réserves suffisantes pour les larves mais à limiter,
  • à l’heure actuelle, les prévisions permettent d’avoir 1 semaine d’avance, penser à en tenir compte,
  • il faut dès lors, laisser des réserves afin d’éviter la famine,
  • si ce n’est le cas, il faut privilégier un nourrissement solide qui sera prélevé lentement par les abeilles et seulement en cas de besoin,
  • la stimulation aux substituts protéinées est déconseillée.

 

Gérer les excès de température et la sécheresse :
Par fortes températures, de nombreuses colonies peuvent mourir par manque d’eau.

  • elles doivent avoir un accès facile à l’eau,
  • eau de qualité pour éviter risque d’intoxication,
  • source d’eau permanente même en période sèche prolongée,
  • eau en quantité suffisante et facile d’accès
  • mise en place d’un container avec un système goutte à goutte ou similaire à proximité du rucher.

 

Gestion des déplacements :

 

➔ Vers une réduction :

  • A l’avenir, les déplacements feront certainement l’objet d’une réflexion beaucoup plus grande vu leur impact sur l’environnement et sur l’augmentation des coûts d’exploitation.

 

➔ Vers une augmentation :

  • vu l’évolution des phénomènes extrêmes, plusieurs apiculteurs seront amenés à déplacer leurs ruches vers d’autres zones plus clémentes de façon temporaire ou permanente.
  • les zones recherchées doivent permettre un apport alimentaire correct pour les abeilles
  • ces zones seront cependant de plus en pus limitées dans les zones méditerranéennes
  • problème de compétition potentielle entre les colonies (entre apiculteurs) et avec les pollinisateurs sauvages.

 

➔ Besoin assez urgent d’un outil de gestion des déplacements avec toutes les difficultés liées à l’enregistrement des ruches déjà en place afin de pouvoir évaluer la densité des colonies.

 

Ce qu’il faut savoir :

➔ Pour le rucher nous devons améliorer :

  • l’isolation en accordant une grande importance au toit qui doit pouvoir être ventilé,
  • la conception de la ventilation de nos ruches et l’ouverture des planchers,
  • la possibilité de transhumer en cas de besoin,

 

➔ Les ruchers doivent être situés dans des endroits :

  • protéger de l’insolation directe,
  • eau à proximité 500m maximum,
  • où les risques de feux sont limités,
  • avoir des ruchers de réserve dans des environnements différents.

 

➔ réduire le nombre de ruches des gros ruchers, surtout en cas de sécheresse.

 

Effets prévus sur les insectes pour un réchauffement de:

  • 1,5°C : perte de 12 % des insectes,
  • 2°C : perte de 18 % des insectes,
  • 3,2°C : perte de 49 % des insectes.

 

Impact pour les colonies d’abeilles de ces changements :

  • un cycle de vie fortement perturbé, avec des pauses de couvain en pleine saison,
  • impact sur la prolificité des reines, viabilité du couvain, force de la colonies,
  • affaiblissement voir perte de colonies,
  • affectation des abeilles âge intermédiaire pour récolte d’eau,
  • consommation hivernale augmentée.
  • conduite apicole :
  • beaucoup de flexibilité, grande capacité d’adaptation
  • avoir toujours du matériel prêt à l’emploi
  • ruchettes disponibles pour renforcer le cheptel

 

➔ il faut s’interroger sur l’intérêt de maintenir de très grosse colonies pendant toute la saison, si l’on est confronté à des trous de miellée trop fréquents et ou trop longs.

 

➔ La survie sans l’aide de l’apiculteur est un critère important dans la sélection des colonies.

 

Sélectionner la résilience des abeilles :

  • sélectionner au départ des abeilles locales qui réagissent correctement aux évènements climatiques,
  • en général, les mauvaises années, les colonies moyennes sont meilleures que les colonies fortes,
  • prendre en considération, la capacité des reines à suivre les apports en pollen et nectar voir rupture de ponte si nécessaire,
  • prendre en considération les besoins en alimentation des colonies,
  • limiter dans la pratique apicole les fécondations à lignées mâles contrôlées visant à réduire très fortement la biodiversité
  • période sans butinage :
  • augmentation de ces périodes de famine, nécessité de nourrir en période de production, entraînant le retrait des hausses,
  • Consommation du miel récolté.

 

➔ Avertissement :

  • l’apport en sucre entraîne un affaiblissement du système immunitaire des abeilles,
  • risque accru de contamination du miel par le sucre,
  • consommation plus élevée pendant les hiver chauds.

 

Il faut limiter au maximum les visites pour améliorer l’immunité des colonies et favoriser leur résilience.

  • Mettre en place une surveillance non intrusive des colonies,
  • température, humidité, vibration,
  • utiliser les réseaux de suivi qui vont apporter de nombreuses informations sur les zones de production.
  • Contre les agents pathogènes :
  • tout doit être fait pour maintenir et développer le système immunitaire des abeilles :
  • présence de propolis dans la ruche (immunité),
  • bonne alimentation,
  • moins d’interventions intrusives, mais ciblées,
  • veiller au bien être des abeilles et à l’équilibre des colonies.

 

Retranscription par Géraldine SCHNEIDER et Olivier FLEURY

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