L'abeille d'hiver

Nous avons reçu pour la journée d’Automne Louis Pister, Apiculteur, TSA et président de la FNOSAD.

Il nous présente dans un premier temps la FNOSAD et dans un deuxième temps, il nous parle de l’abeille d’hiver et de ce qui conditionne un bon hivernage des colonies.
FNOSAD-LSA (Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales).

Généralités

Création : 1966
Nombre d’OSAD (Organisations sanitaires Apicoles Départementales) affiliées : 80
Nombre d’apiculteurs concernés : 34 500.

Composition de l’équipe
- Conseil d’administration : 17 apiculteurs (professionnels et de loisir)

Président : Louis Pister
Vice-présidents : Valérie Breton, Michel Pottiez, Xavier Marek, Jean Riondet

- Salariés : 3

Chargée de projets/rédactrice : Florentine Giraud
Chargée de la coordination éditoriale : Lisa Telfizian
Animatrice/coordinatrice : Hélène de Mulatier

Actions et rôles
Coordination des actions des OSAD :

une réunion des présidents chaque année
un congrès sanitaire ou journée technique tous les deux ans

Représentation des OSAD auprès de la DGAL (Direction Générale de l’Alimentation) et des organisations apicoles (syndicales et autres).

- Événements

44 congrès depuis 1967
5 journées techniques

- Diffusion d’information

Informations régulières à destination des OSAD, des Techniciens Sanitaires Apicoles, des apiculteurs avec des Messages, documents, newsletter, site internet
Diffusion de conférences animées lors de journées techniques ou congrès et des Vidéos de conférences librement accessibles sur le site (fnosad-Isa.fr – rubriques « Formation et fiches pratiques).

- Aide à l’administration des OSAD avec le logiciel FNOSAD-LSA, conseils, formations pour administrateurs, dossier de PSE.
- Collaboration des projets de recherche, coordination d’études
- Productions d’outils : fiches pratiques, registres d’élevage, fiches de visites de suivi de PSE
- Édition d’un ouvrage sur le varroa
- Diffusion d’une Newsletter mensuelle également disponible sur le site de la Fnosad-LSA
- Coordination de tests anti-Varroa

Dispositif de veille mis en place depuis 2007
2024 : tests réalisés sur 3 777 colonies
Analyse des résultats publiée chaque année dans La Santé de l’Abeille

- Formation

Organisme certifié Qualiopi (N°44880169088)
dispose d’une commission formation de 7 membres
Réseau de 27 formateurs
assure des Formations initiales et continues pour les Techniciens Sanitaires Apicoles depuis 2016 (~1 200 TSA formés)
Conférences pour les apiculteurs.
A assuré des formations d’ASA et d’ISA de 2007 à 2015.

Outils et publications

Outils : fiches pratiques, registres d’élevage, fiches de suivi PSE, logiciel FNOSAD-LSA
Newsletter mensuelle : disponible sur le site de la FNOSAD-LSA
Contact : helene.demulatier@fnosad.fr

Revue : La Santé de l’Abeille

Première parution : 1967
Revue bimestrielle spécialisée dans le domaine sanitaire (unique dans son genre, elle compte des abonnés dans de nombreux pays du monde)
Directeur : Alain Goulnik
Rédacteur en chef : Valérie Breton
Chargée de la coordination éditoriale : Lisa Telfizian
Rédactrice : Florentine Giraud
Comité de lecture : 18 membres dont Pascal Binon du GDSA 07
Objectifs : informer et former les apiculteurs et acteurs sanitaires apicoles
Rubriques : sanitaire, biologie, pratiques apicoles, actualités, réglementation, revue de presse
Organe de communication de la FNOSAD-LSA
Abonnement de 6 numéros/an (sommaire, éditoriaux, articles en accès libre sur le site www.fnosad-Isa.fr)

Biologie des abeilles et la colonie :
La colonie : un système en équilibre

structure sociale de la colonie
survie de la colonie
Le cycle biologique annuel est imposé par le milieu extérieur.
La vie sociale des abeilles est régulée par les phéromones.
La division du travail ne repose pas sur la morphologie.
De même, il n’y a pas de base morphologique entre une abeille « d’été » et une abeille « d’hiver ».

Les conditions d’un bon hivernage :

colonies fortes et adaptées au volume de la ruche
colonies saines avec présence d’une reine et constat de la ponte
il faut un contrôle sanitaire concernant les abeilles et le couvain
estimation des réserve de pollen et de miel et compensé si besoin
prévoir un traitement anti-varroa précoce pour favoriser les abeilles d’hiver.

Biologie de la colonie :
Le développement du couvain au cours de l’année dépend des floraisons, de la chaleur, de la situation du soleil.
Varroa :

La pression de Varroa est mesurée par le rapport nombre de varroas/nombre d’abeilles.

Les différentes glandes des abeilles

•   Glandes hypopharyngiennes : production de gelée royale
•   Glandes mandibulaires
•   Glandes salivaires
•   Glandes à venins
•   Glandes cirières
•   Glandes endocrines : 2 paires de glandes
- les corps allates (corpus allatum) un corps près de l’œsophage
- les corps cardiaques (corpus cardiacum), un corps près du cœur, reliés au cerveau par trois paires de nerfs.

Hormone juvénile

elle contrôle le développement post-embryonnaire chez les insectes
un rôle très important chez l’insecte adulte :

- régulation de la reproduction
- contrôle de la vitellogenèse et de l’ovogenèse chez la femelle
- cette hormone induit la synthèse dans le corps gras de la vitellogenèse.

Abeilles d’hiver : comment devenir une abeille d’hiver

Qu’est-ce qu’une Abeilles d’hiver ?

Corps gras développé
Vitellogénine élevée
Hémolymphe riche en protéines
Faible hormone juvénile
Longévité : 6 mois
Rôle : survie hivernale, production de gelée royale, immunité

Abeilles d’été

Corps gras réduit
Vitellogénine faible
Hémolymphe pauvre en protéines
Hormone juvénile élevée
Longévité : 40-45 jours
Rôle : butinage, reproduction du couvain

Vitellogénine

classée comme « Glycolipoprotéine », possède des propriétés de sucres (glyco 2%), de graisses (lipo 7 %) et de protéines (91%°).
synthétisée par le corps gras
transporté par l’hémolymphe et absorbée par les ovocytes en développement.
Dans ces cellules, la vittelogénine est convertie en vitelline, une substance nutritive essentielle pour le développement de l’embryon.
La production de vitellogénine est régulée par l’hormone juvénile.
Où se trouve la vitellogénine :

- généralement localisée dans les organes impliqués dans la reproduction, mais chez les abeilles ouvrières, cette protéine est initialement associée aux comportements de soin entre consœurs.
- Dans l’hémolympe : transport, stockage et immunité, résistance au stress
- Dans les corps gras : synthèse, sécrétion, stockage et résistance au stress
- Dans les glandes hypopharyngiennes, prélèvement, conversion, métabolisation, sécrétion et alimentation sociale, synthèse.
- Dans le cerveau, stockage, métabolisation et résistance au stress, comportement de régulation, synthèse.

Rôle

- Directement impliquée dans le contrôle de la vie sociale
- agit en liaison avec l’hormone juvénile
- elle supprime l’hormone juvénile et inhibe ainsi le passage des tâches liées au couvain vers des tâches d’extérieur
- le passage vers les tâches extérieures est caractérisé par une diminution de la vitellogénine et une augmentation de l’hormone juvénile
- le taux de vitellogénine dans les abeilles va également déterminer leur type de butinage.
- Ainsi des fortes teneurs en vitellogénine chez les jeunes abeilles vont privilégier un butinage tardif et orienté vers la collecte de pollen,
- et des teneurs plus faibles vont permettre un butinage plus précoce et orienté vers la collecte de nectar.
- Intervient au niveau des glandes hypopharyngiennes pour la production de la gelée royale
- elle sera sollicitée à la reprise de la ponte pour fournir à nouveau de la gelée royale
- protection contre les agents pathogènes,
- principale protéine de liaison au zinc
- la vitellogénine est étroitement corrélée à la proportion d’hémocytes fonctionnant correctement.

Abeille
•   une abeille qui vient de naître est affamée et va se nourrir de miel et de pollen,
•   développement de la glande hypopharyngienne,
•   développement des corps gras,
•   augmentation du niveau de protéines corporel : le plein est fait vers le cinquième jour
•   protéine pour la production de gelée royale.

Phéromone du couvain et oléate d’éthyle

la phéromone de couvain induit le butinage et accélère la maturation des abeilles de la ruche d’âge moyen en butineuses
entraîne une augmentation de l’élevage du couvain
la production d’une plus grande quantité de phéromone de couvain,
inversement, en l’absence de couvain, les abeilles ont des niveaux de Vg plus élevés, commencent à butiner plus tard et vivent plus longtemps
les ouvrières produisent également de l’oléate d’éthyle, une phéromone qui ralentit la maturation des abeilles nourricières réduisant ainsi leur transition vers le butinage.

Stress et maladies des abeilles

Virales : ABPV, KBV, IAPV, DWV
Bactériennes : loque américaine, loque européenne
Fongiques : Nosema ceranae, Aspergillus spp
Autres facteurs : pesticides, nutrition, parasites

Besoins alimentaires : les protides et les acides aminés

Le pollen est l’unique source de protéines. Les protéines sont constituées par un enchaînement d’acides aminés.
Protéines : apportées par le pollen, nécessaires pour le développement des larves, la formation des organes, pour la production de vitellogènine et le développement des glandes hypopharyngiennes de la nourrice
Constitution des réserves lipidiques
Constitution des hormones
Constitution des protéines de défense immunitaires
stockés dans la ruche sous forme de pain d’abeilles
le pollen est tassé avec du miel et subit une fermentation lactique. Les protéines sont modifiées et rendues digestives pour l’abeille.
Alimentation principale des nourrices
le taux de protéines du pollen doit être de 20 % à 30 % pour assurer un bon développement du couvain.

Les Lipides
proviennent du pollen où sont synthétisés par l’abeille à partir essentiellement des glucides mais aussi du pollen, sont utiles pour ;

source d’énergie
constitution des hormones
constitution des parois cellulaires
constitution des réserves de l’organisme : corps gras développés chez les abeilles d’hiver.

Les minéraux, oligoéléments et vitamines

Éléments essentiels dans les réactions cellulaires enzymatiques
transmission de l’influx nerveux
Minéraux : Ca, P, Na, Zn, Cu
Vitamines : surtout B
Oligoéléments : éléments en très petite quantité.

Stratégies de nourrissement

Préparation hivernale, compléments de provisions
Le nourrissement le plus important !
Réaliser avant le 15 octobre
doit compléter les provisions d’aliment énergétiques (sucres) pour avoir un minimum de 20 kg (thermogenèse)
pesée (peson, balance, …)/soupesage des ruches (avec point d’appui) mais mieux : visites !
Ruches légères, poids moyen et poids lourds
Ne doit pas être stimulant de la ponte (ménager les abeilles d’hiver)
distribué en 1 ou 2 fois seulement - Sirop lourd pour éviter stimulation de la ponte

Soutien hivernal

à la saison froide, les abeilles ne prennent plus de sirop
Distribution de candi possible mais peut-être facultatif dans bien des cas

- Cas des ruches qui se trouvent trop légères lors des visites hivernales
- une assurance tout risque : peut éviter les mortalités de colonies surprises par le froid soudain dans une zone de la ruche sans réserve
- permet d’économiser les réserves de miel très valables pour les élevages de couvain au printemps
- garantit des colonies fortes mais attention essaimage !

Stimulation de l’élevage

Relancer la ponte en août- début septembre

- avec sirop léger (simule une miellée : apport humidité)
- petites quantité : 1/3 à 1/2 litres par administration
- répéter plusieurs fois
- si besoin apporter des compléments protéiques (pâtes).

Réalisation au Printemps
petites quantités de sirop léger, nombreuses distributions
si besoin apport de protéines
spéculation : but avoir des gros bataillons de butineuses en prévision d’une miellée à exploiter
préparer les butineuses pour la miellée en appliquant la règle des 40 jours (21 + 20)
beaucoup d’abeilles mais quelles abeilles ?

Nourrissement de secours de 2 types

Colonies trouvées à un stade proches de la mort par famine
Colonies en manque de provisions sucrées au printemps avec grandes surfaces de couvain

- besoin important : 5 à 7 kg nécessaires par mois si pas de miellée exploitable
- mauvaises conditions climatiques par exemple.

Discussions actuelles

Compenser les effets de Prédation par le frelon asiatique
Réchauffement climatique (sécheresse/ pluie, hiver trop doux : perturbation du cycle biologique des colonies)
En avance au début du printemps et pas en phase avec les plantes mellifères/pollinifères.

Autres articles :

Planter pour les abeilles