Le frelon asiatique : Vespa Velutina
Nous avons eu la chance d'accueillir Quentin Rome (Muséum national d'Histoire naturelle) à la journée d’Automne qui nous a présenté deux conférences sur le frelon asiatique. Le matin, il a présenté l’historique du frelon et sa biologie et l’après-midi, la lutte contre ce dernier.
Il finira sa présentation avec la présentation du frelon oriental.
Le frelon asiatique, Vespa velutina, est une espèce qui est présente dans les zones tempérées subtropicales d’Asie du Sud-est asiatique.
En 2004, L’introduction du frelon s’est faite depuis la Chine (aux environ de Shanghai) vers la Corée et la France dans le lot et Garonne via le commerce horticole (cargaison de poteries chinoises).
C’est un frelon qui était connu en Asie pour être prédateur d’abeilles. Sa méthode de chasse est de se mettre dos à la ruche et d’attraper les abeilles qui convergent vers lui car elles veulent rentrer dans la ruche. La méthode de lutte de l’abeille domestique asiatique est de faire « cuire » le frelon (inné chez les abeilles chinoises).
En Europe, les abeilles ont un comportement inadapté et elles ne sont pas adaptées à cette espèce de frelons qui chassent en restant en vol stationnaire et elles vont restées paralysées, elles vont avoir peur de sortir et elles vont mourir de faim.
Cycle de vie annuel du frelon asiatique :
C’est une espèce qui est annuelle.
Décembre, janvier et février :
Cette espèce hiverne pendant l’hiver. Les femelles fondatrices hivernent seules ou à plusieurs dans le sol ou dans des cavités.
Mi-février / mi-mai :
Les femelles vont se réveiller au printemps sur une période assez vaste du mois de février au mois de mai, juin. Le réveil peut être très étalé. Elles vont commencer à voler, chercher du sucre pour se nourrir et reprendre des forces. Elles vont chercher un endroit où fonder leur nid, les distances peuvent être assez importantes.
Mi-mai / mi-septembre :
Elles vont fonder leurs nids toutes seules, en général dans une cavité. Elles vont commencer à chasser, à nourrir leurs premières larves. La colonie va grandir de façon exponentielle.
Mi-août/mi-septembre :
C’est au courant de l’été qu’en général, il y a le déplacement du nid. En effet, 70 % des colonies vont déménager vers un nouveau nid qui va être installé en hauteur dans les arbres (à plus de 10 mètres accroché dans les branches des arbres). C’est à cette période estivale, que les frelons commencent à être visibles sur les ruchers. C’est le début de la prédation.
Mi-septembre/fin novembre :
On atteint la période de reproduction. La reine commence à pondre des œufs mâles qui vont donner les mâles puis des œufs femelles qui vont donner des femelles, les futures femelles fondatrices et la reine va mourir. Les mâles et les femelles vont quitter la colonie pour s’accoupler et la colonie peut se maintenir plusieurs mois tant qu’il y a des ouvrières.
Novembre-Décembre :
Les ouvrières n’ayant plus de phéromones d’inhibition, il va y avoir un développement de leurs ovaires et elles vont commencer à pondre et cela va donner des mâles. On se retrouve ainsi avec des colonies avec des ouvrières qui produisent des mâles jusqu’à la fin de leur vie.
Les futures reines fondatrices fécondées ou non vont chercher un endroit pour hiverner. Le reste de la colonie n’ayant plus de renouvellement de la population va mourir progressivement pendant l’hiver. Certaines peuvent reprendre une activité au printemps.
Différencier les castes :
Comment différencier les mâles des femelles ?
Les mâles ont 2 points jaunes sous l’abdomen et les femelles ont un aiguillon ce qui leur permet de piquer. La femelle a une tête avec des antennes avec 12 segments à comparer au mâle qui a des antennes avec 13 segments de forme crénelée.
Comment différencier les rennes fondatrices des ouvrières en particulier à l’automne ?
On n’a pas de différence de taille entre les ouvrières et les rennes donc visuellement c’est très difficile de les différencier.
Une colonie produit plus de 550 futures fondatrices par nid jusqu’à 1005 ! Deux à trois vagues de femelles vont quitter la colonie. A partir de décembre, sur les 550 à 1005, 90 % des fondatrices vont mourir. Une étude a été faite sur 80 nids.
A partir du mois de décembre, sur les nids disséqués, aucune fondatrice n’a été vue donc c’est totalement inutile de détruire les nids en hiver. A partir du mois de novembre aussi, même dans une optique de régulation, il est inutile de détruire les nids car la majorité des fondatrices l’ont quitté.
Suivi de l’invasion :
Quand le frelon asiatique est arrivé, on a créé un formulaire en 2006 puis en 2015, création d’un site internet du muséum dédié au frelon asiatique :
http://frelonasiatique.mnhn.fr
Ce site permet de référencer les méthodes de luttes qui peuvent être découvertes et intéressantes et efficaces.
Il y a aussi un programme de suivi, plus à destination des naturalistes.
Pour le suivi, Quentin Rome se repose plus sur les organisations apicoles et les apiculteurs.
Quand le frelon asiatique est arrivé, on pensait que ce n’était pas un problème. Le nid est facile à reconnaître et il est quasiment tout le temps à l’extérieur. Par contre, dans la réalité, on a constaté 30 % d’erreurs de signalements. C’est pour cette raison qu’il est important de se référer à des locaux, et besoin d’avoir une organisation locale.
Pour l’information, il est important de compter sur les apiculteurs, les naturalistes, les chasseurs…
Ci-dessous un récapitulatif de l’invasion :
En 2004, l’espèce a été découverte dans le lot et Garonne par l’horticulteur qu’il l’a introduite accidentellement. Il l’a déclaré à la RCPV mais sans insecte il n’y a pas eu de recherche.
Fin 2005, découverte de deux cas : dans le cadre d’un inventaire entomologique, des frelons asiatiques trouvés dans des pièges, plus une personne ayant un nid de frelons asiatique dans son garage (avec que des mâles).
Un inventaire à vigilance a été réalisé en 2006 par le muséum alerté par ces 2 cas. Le constat, le frelon asiatique était présent dans 13 départements.
La progression atteint ensuite les pays voisins. La dispersion est très rapide, environ 80 km/année. C’est une espèce très difficile à réguler. Par exemple, une colonie peut coloniser un seul département. C’est donc très compliqué !
2010 : Espagne
2011 : Portugal et Belgique
2012 : Italie
2014 : Allemagne
2015 : Japon
2016 : Angleterre
2017 : Pays-Bas
2020 : Luxembourg
2023 : Hongrie, Tchéquie, USA…
Préférences de la nidification de l’espèce et préférence de l’habitat :
Le frelon asiatique a des préférences de nidification, il est plutôt présent dans les zones urbaines et périurbaines.
Pour 1500 nids :
49 % dans les zones urbanisées
43 % dans les zones agricoles
7 % dans les forêts
1 % dans les zones humides.
Il préfère nidifier dans les arbres isolés ou en lisière, ou sur les façades des bâtiments ou des falaises. Les nids matures sont à plus de 70 % à plus de 10 mètres dans les arbres, 26 % à moins de 10 mètres, 4 % à moins de 2 mètres donc les 30 % sont problématiques car à hauteur d’hommes ou sur le bâti et pouvant présenter un danger.
A partir de plusieurs données et à partir d’études sur les données climatiques dans lesquelles l’espèce se développe, on a pu établir une carte de chaleur, carte de favorabilité du milieu pour le frelon. On peut constater que le frelon a atteint sa limite climatique et c’est lors des années favorables qu’il se développe, il est présent dans toute l’Europe de l’Ouest avec des densités moyennes. Il reste la Corse à coloniser et une partie du sud de l’Italie.
Le frelon avec le réchauffement climatique va apprécier le climat européen futur et les densités de population qu’on observe aujourd’hui (essentiellement dans le Sud Ouest, la façade atlantique, sont des densités qu’on finira à observer dans la quasi-totalité de l’Europe.
Le problème du frelon asiatique est un problème qui va continuer à s’aggraver à cuase du climat.
Les impacts :
Sur l’homme :
Les centres anti-poisons ont suivi l’invasion du frelon asiatique dès le début de son introduction et le constat est que le nombre d’accidents par piqure d’hyménoptères où le frelon est présent depuis des années, n’augmentent pas. En plus, on ne peut pas différencier la piqûre d’un frelon, d’une guêpe.
Le taux de venin injecté par le frelon est autant qu’une abeille (15 microlitres).
La mortalité suite à une piqûre est due une réaction allergique (0.3 à 7.5 % de la population française est allergique). Aucun cas en France de mortalité n’est dû à un taux de venin qui serait trop important (même des personnes ayant dépassé la centaine de piqûres).
Le danger pour l’homme est donc à écarter. C’est un frelon qui ne s’approche pas de la nourriture, ni de nos habitations (ne rentre pas dans les pièces noires). Finalement, on le rencontre peu par rapport à l’abeille domestique. Les guêpes sont par contre très intéressées par notre nourriture, le frelon européen rentrera plus dans les habitations et il va nidifier à la hauteur d’hommes et cela entraîne des accidents auprès des randonneurs.
Sur les insectes :
Une colonie de frelons en moyenne peut contenir à peut près 2 000 insectes et elle produit au cours de sa vie 13 000 insectes (pour un nid mature). Un nid de frelon asiatique est 3 fois plus grand que celui d’un nid de frelon européen.
Pour nourrir la colonie, ils ont besoin de capturer environ 87000 proies (environ 11.5 kg) ! C’est donc un impact important pour la faune sauvage !
On savait que le frelon était un prédateur d’abeilles, mais après des expériences de piégeage de frelons avec un fil à papillon devant leur nid et récupération de leur proie, on s’est rendu compte qu’il y avait des abeilles domestiques mais aussi des guêpes, des araignées, des charognes.
Son régime alimentaire est lié à ce qui est disponible dans son environnement : c’est une espèce qui est opportuniste. Dans un milieu urbain, où il y a le plus d’abeilles domestiques, son alimentation sera composée à 70, 80 % d’abeilles. Plus on va vers un milieu naturel, plus le régime alimentaire sera diversifié comme des guêpes sociales, des mouches.
Le pic de prédation a lieu début octobre, on voit le pic de prédation des frelons sur les ruches au mois d’août.
On a constaté que l’impact du frelon sur les espèces rares est assez négligeable, et que l’impact sur les espèces d’insectes sauvages aussi. Le frelon chasse préférentiellement des insectes groupés.
Il a été par contre démontré un impact sur les espèces végétales à floraison tardive type lavande. Le frelon essaie d’attraper des insectes sur les fleurs, donc ces insectes restent moins longtemps sur les fleurs et vont donc les polliniser moins efficacement.
Sur les abeilles domestiques :
L’impact majeur du frelon sur l’abeille domestique n’est pas la prédation mais l’affaiblissement qu’il entraîne aux abeilles par sa présence stationnaire devant la ruche.
Plus il y a des frelons en état stationnaire devant la ruche, plus l’activité de la ruche va baisser. L’activité des abeilles décroit avec l’augmentation du nombre de frelons en prédations.
A partir de 6 frelons devant la ruche, on a une baisse de l’activité de 50 % en moyenne.
A partir de 12 frelons présents en vol stationnaire devant la ruche, il y a un arrêt total de l’activité jusqu’à la paralysie jusqu’à une mortalité quasi certaine si on ne l’aide pas.
Si on analyse le coût économique à l’apiculture, si la densité des frelons est maximum sur tout le territoire, on peut atteindre 30 % de mortalité dû aux frelons asiatiques avec un coût de 31 Millions d’euros.
3 à 10 % de mortalité des abeilles pourrait être dû aux frelons, cette proportion risque d’augmenter avec le temps.
Les méthodes de luttes :
Il y a les méthodes de lutte naturelle avec les ennemis naturels comme les poules (mais attention avec les poules, des ruchers ont été décimés par elles !), des plantes carnivores, des rapaces comme la bondrée apivore qui s’intéresse de plus en plus aux nids de frelons ! Ce rapace détruit le nid de frelons et ils rapportent les galettes à ses oisillons.
Mais le seul prédateur efficace connu du frelon asiatique est le frelon géant d’Asie, c’est un prédateur de frelons mais aussi d’abeilles (gros problème sur les ruchers en Asie). C’est une espèce dangereuse pour l’homme puisqu’il a une toxine à laquelle l’homme est très sensible.
Nous espérons que ce frelon n’arrive pas dans nos régions ! Il faut être prudent et réactif.
Il y a des parasites qui ont été trouvé, des maladies, des virus…Des études sont en cours sur un champignon pathogène qui pourrait être introduit dans un nid.
Destruction des nids de frelons :
Nous allons détailler les solutions à ne pas utiliser :
- Destruction par le feu ! Risque d’incendie car destruction des nids pendant la saison sèche,
- Le tir au fusil,
- Les drones,
- Les paint-ball qui injectent un insecticide,
Le problème c’est qu’avec cette méthode, les insectiseurs laissent souvent le nid en place, les insecticides vont se retrouver dans l’environnement à terme. Un nid sans activité est assez vite détruit par les oiseaux qui vont aller manger les larves. Même si les insecticides ne sont pas très nocifs pour les oiseaux, il y a de la poudre qui va tomber au sol et qui va tuer les autres insectes, les amphibiens et à terme les abeilles !
La solution qui est recommandée :
- Perches télescopiques qui injectent un insecticide dans le nid puis on descend le nid et on le traite correctement (traitement en déchets)
- Perches à vapeur d’eau en cours de développement (destruction des nids en les cuisant et on peut laisser le nid en place et qui sera consommé par les oiseaux).
Destruction des nids ? Des collègues de l’INRA ont travaillé sur des dynamiques de populations en fonction de différents taux de destruction de nids. Il a été démontré que si on détruit 60 % des nids, on arrive à freiner la progression de l’invasion mais qu’il faudrait détruire plus de 95 % des nids chaque année pour diminuer la densité de 50 % en 7 ans (c'est-à-dire chaque année, il faut détruire 95 % des nids !).
A savoir que l’on détruit aujourd’hui, 30 à 40 % des nids et on dépense 12 millions d’euros chaque année pour cette destruction donc c’est rien du tout surtout dans les cas où il y a une forte densité des nids. Cela ne sert à rien pour la régulation ou l’éradication.
Il n’y a pas de détection de nids efficace aujourd’hui. Il y a des méthodes en développement.
L’utilisation de balise radio que l’on accroche sous l’abdomen du frelon eut être efficace. On a une antenne râteau et on peut suivre le frelon avec cette antenne. Le problème de cette méthode est qu’elle coûte très chère (environ 180 euros) et que l’on ne peut pas réutiliser les balises (durée de vie limitée), en général on utilise une balise pour trouver un ou deux nids.
En plus si le nid des frelons asiatiques est assez loin, à environ 300 mètres, les balises sont lourdes et le frelon fait des pauses et il faut compter une demi-journée pour le trouver. Pour un nid situé à 1.5 kg du rucher, on peut mettre jusqu’à 6 jours pour le découvrir.
Vu le coût de cette solution avec les balises, on ne peut pas la retenir à long terme.
On peut aussi détecter les nids de frelons à l’œil, avec un petit ruban sur le frelon (méthode asiatique) mais il faut être aguerri !
Certains apiculteurs utilisent des insecticides qui mettent sur les frelons, ou bien ils donnent un morceau de viande avec l’insecticide (le fipronil) et les frelons ramènent cet insecticide au nid, cela va tuer les larves. Le problème est que l’insecticide reste dans l’environnement et va le contaminer et donc cela reviendra aussi au niveau des abeilles domestiques.
Les pièges des fondatrices :
Beaucoup de choses sont encore à l’étude.
Le piégeage des fondatrices a été envisagé dès le début de 2007. Dans les départements où cela a été utilisé, les retours ne sont pas bons.
Le muséum a travaillé sur une évaluation du piégeage de printemps avec des partenaires locaux dans trois départements littéraux (pour un climat plus stable) pendant quatre ans.
Leur retour, on a une baisse de nids lorsqu’on a un piégeage de printemps massif à proximité des ruches (environ 200 m). On n’est pas certains de la raison pour laquelle on a cet effet à long terme, on peut avoir une capture importante d’insectes, il n’y a plus rien à manger pour les fondatrices au printemps et comme elles ont rien à manger on a moins de nids.
Ce n’est pas forcément un effet direct sur le frelon mais un effet indirect. On peut installer un piégeage à proximité des ruches au printemps mais ca reste à évaluer et attention, un piège actuel ne piège pas que les frelons mais aussi d’autres insectes (95 à 99 % d’autres espèces d’insectes sont piégés). Si la quantité de piégeage d’autres insectes est trop importante, il faut enlever le piège pour ne pas avoir trop d’impact sur l’environnement.
A ce jour, il y a beaucoup de guêpes invasives et on n’a jamais réussi à les éradiquer dans le monde que cela soit par des piégeages ou par destruction des nids ou l’utilisation de parasitoïdes ou des insecticides. Or les guêpes sont plus facile à gérer que le frelon asiatique, elles ont les mêmes capacités de reproduction (1 000 à 1 500 futures reines chaque année). Mais les frelons ont des capacités de dispersion bien plus grandes (80 km pour une reine à comparer à 10 km pour les guêpes).Pour les guêpes, on a des appâts sélectifs, pas pour les frelons. Les nids des guêpes sont à hauteur d’hommes (on peut faire des bâtu) et pour les frelons, dans les arbres en hauteur et on les voit quand les feuilles sont tombées après la période de production ! Donc difficile d’éradiquer le frelon asiatique, il faut trouver des méthodes qui permettront de réguler l’espèce et de limiter l’impact sur les ruches.
Des méthodes ont été démontrées avec la muselière, simple grillage à l’entrée de la ruche, toujours la prédation mais on élimine la paralysie avec une activité importante dans la ruche.
Si on a moins de 15 frelons, on va avoir une prédation assez faible, et on va pouvoir avoir une activité importante de la ruche et augmenter la survie. On recommande l’installation de muselière dès qu’il y a plus de 4 frelons devant la ruche.
Les muselières s’améliorent, évoluent, il y a de nombreux modèles dans le commerce ou bien on peut les fabriquer (10 à 15 euros de matériel). Cela ne coûte pas cher, c’est abordable même si il faut les mettre sur toutes les ruches.
La harpe électrique peut aussi être efficace (surtout en milieu sec et moins en milieu humide).
Il y a aussi des recherches sur les appâts, études faites par des Coréens.
On conseille d’installer des pièges près des ruchers pour attraper les ouvrières comme le bee vital qui permet d’attirer particulièrement les frelons.
Attention aussi aux odeurs ! Les odeurs de ruches, de miel, le pollen, la cire, le geraniol attirent le frelon asiatique, et les ruchers peuvent être très rapidement découverts.
Des études ont été faites sur les phéromones, à l’INRA mais ses recherches sont arrêtées.
Des recommandations :
On peut constater qu’il y a des endroits en France ou la densité des frelons est faible et d’autres une densité moyenne et densité plus forte. Il y a des endroits où il est absent comme la Corse. Il faut adapter la lutte, allouer des crédits différemment en fonction des zones.
Dans une zone où le frelon n’est pas présent (exemple de la Corse), il faut mettre le paquet sur les méthodes de détection des nids et en cas de détection, les méthodes de destruction. Les apiculteurs sont très sensibles et ils regardent régulièrement leur rucher.L’office de l’environnement de la Corse va se former l’année prochaine à la méthode de balise radio.
Dans le cas extrême, dans une région avec une forte densité, de nombreux nids, on sait que l’on trouve seulement 30 % des nids et que l’on dépense beaucoup d’argent pour détruire ces nids. Il serait plus intéressant d’investir dans les méthodes de protection des ruches qui sont moins couteuses plutôt que de détruire des nids dans un premier temps. Il serait plus intéressant d’aider les apiculteurs de s’équiper de méthodes pour limiter l’impact sur les ruchers (muselières, harpes, cabanes grillagées, des pièges sélectifs mais plus couteux), l’objectif étant de réduire l’impact de la prédation.
Pour des apiculteurs amateurs, avec une ruche, ils sont très vulnérables et il est conseillé de regrouper les ruches avec d’autres pour que le rucher soit plus grand et la prédation diluée.
Le frelon oriental :
C’est une nouvelle espèce, il est facile à reconnaître, c’est une espèce qui fait la taille du frelon d’Europe. Il est roux avec 2 segments de l’abdomen jaunes.
Il a un cycle biologique de 7 mois. Il fait des colonies petites. Il vit dans des cavités, plutôt dans des murs ou sous les pierres. Il est réputé peu agressif, Il est diurne, il a régime diversifié en insectes et en charognes, il est prédateur d’abeilles domestiques dans sa zone d’origine.
Actuellement, il n’y a aucune étude sur le retour d’impact sur la biodiversité ou bien sur l’apiculture.
Le frelon oriental a été détecté à Marseille en 2021 trop tardivement, ce qui a été capturé, ce sont des ouvrières, des reines et des mâles. On était déjà en période de reproduction. On a détruit le nid mais le frelon a été retrouvé en septembre 2022 et destruction d’un nid, plus 2 autres nids sur la même commune. En mars 2023, l’espèce a été classée comme espèce exotique envahissante donc cela permet de mettre en place des mesures de lutte en France, elle n’est pas classée au niveau européen. Il n’y a aucune obligation de destruction de la population.
L’espèce est native d’Afrique, d’Inde, et du sud de l’Europe. Depuis le début des années 2000, elle remonte vers le Nord, aidé par le réchauffement climatique. Un inventaire a été lancé via l’application de sciences participatives.
En 2023, le frelon oriental a été observé sur 2 ruchers et la majorité des signalements ont été observée sur du lierre (donc plutôt en fin de saison). Un nid a été détruit et 3 autres découverts à Marseille. Le frelon a été vu sur des fleurs dans le Var et dans les alpes maritimes. Il a été observé de Rome jusqu’à Marseille donc surement une espèce native du Sud de l’europe avec une population importante et qui migre vers le Nord.
Ce frelon, quand il n’a plus rien à manger, il se rabat sur les ruches et c’est là qu’il y a un impact important. On peut limiter l’impact s’il y a d’autres espèces d’insectes.