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Densité des ruches

Adapter le nombres de ruches en fonction des ressources

Les ressources alimentaires de nos abeilles ne sont pas infinies… Même si la nature est généreuse, elle ne peut pas fournir à volonté pour toujours plus de ruches…
Nous devons être raisonnables et adapter le nombre de colonies et le nombre de ruchers en tenant compte de l’environnement et des ruches possédées par les autres apiculteurs du secteur. C’est ce que nous préconisons lors de nos formations etce que pratiquent généralement les apiculteurs ardéchois.


Il est difficile de définir quelle densité de ruches est raisonnable puisque cela dépend de ce que fournit la nature, de la saison, des emplacements, des besoins alimentaires des colonies qui eux aussi varient. On peut se baser sur ce qui est préconisé dans le cadre des MAEC (Mesures Agro Environnementales et Climatiques) :
des ruchers de 24 colonies distants les uns des autres de 2.5 kms.


Une trop forte densité de ruches implique une diminution de la production de miel, une plus grande dépendance des nourrissements complémentaires, des carences en pollen qui fragilisent les colonies et favorisent les maladies, d’éventuelles pillages de colonies faibles, orphelines, malades ou fortement parasitées avec les conséquences sanitaires, une dérive plus importante, en particulier des faux bourdons, pouvant véhiculer des varroas. Une trop grande présence des abeilles mellifères peut aussi concurrencer les autres insectes, dont certaines espèces sont déjà menacées. Certaines plantes ne sont pas fréquentées par nos abeilles et ont besoins d’autres pollinisateurs qu’il faut donc préserver. Il est aussi important d’avoir un environnement riche en insectes de toutes sortes et en oiseaux qui s’en nourrissent.


Cet équilibre permet aux prédateurs potentiels de nos abeilles, dont les guêpes et frelons de ne pas se focaliser sur nos abeilles et d’ainsi les préserver.
Actuellement, aucune réglementation ne limite le nombre de ruches, ni les distances entre ruchers.


Il appartient donc à chacun à veiller à la qualité de vie de ses abeilles et au respect du travail des autres apiculteurs. Depuis plusieurs années, les déclarations annuelles ne permettent plus de localiser les ruchers, le seul renseignement demandé étant le nombre global de ruches détenues et les communes susceptibles d’accueillir des ruches au cours de l’année. Ce manque de précisions et de contraintes augmente le risque d’installations de ruchers improvisées en cours de saison.


Les conflits entre apiculteurs locaux sont assez rares, même si l’augmentation du nombre de colonies risque de les favoriser.
Il n’en est pas de même lorsque des apiculteurs soucieux de cette harmonie entre les ruchers et leur environnement voient s’installer du jour au lendemain des ruchers de plusieurs centaines de colonies, réduisant à néant le travail de préparation de toute une saison. Lors d’une année difficile comme 2019, ceci a été très mal vécu par plusieurs apiculteurs du sud Ardèche, d’autant que la miellée de châtaignier n’a duré que quelques jours. Il n’appartient pas à l’apiculteur local qui a l’antériorité,
de trouver une solution de repli...


Nous comprenons parfaitement que nos amis castanéïculteurs puissent trouver une source supplémentaire de revenu en accueillant ces ruchers transhumants,mais il faut qu’ils soient conscients des déséquilibres qu’ils engendrent, avec les risques d’énervement de certains et des conséquences que nous ne pouvons encourager.


Nous apportons tout notre soutien aux apiculteurs ardéchois concernés et sommes prêts à apporter notre réflexion pour que des solutions soient trouvées afin que de telles situations ne se produisent plus. Des réunions de concertations entre apiculteurs sont prévues, auxquelles il serait bon d’associer les castanéîculteurs.
Espérons qu’elles contribuent à apaiser les tensions.

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